Programme Mamans-Bébés

Lors de la réalisation des enquêtes sociales et des visites à domicile des familles des enfants accueillis à l’orphelinat Aïna, nos travailleurs sociaux ont constaté qu’une frange importante de la population urbaine d’Antananarivo était constituée de très jeunes mamans mineures vivant dans une très grande précarité.

Ces jeunes femmes ont toutes arrêté leur scolarité entre le primaire et le lycée. La raison : une grossesse précoce et inattendue, bien souvent une désillusion vis-à-vis du père de leur enfant, et la nécessité de continuer à vivre au quotidien pour préparer l’arrivée de cet enfant puis trouver les moyens de survivre quotidiennement dans des conditions extrêmement difficiles.

Convaincue que pour lutter contre l’abandon d’enfants, les grossesses précoces et non désirées, il fallait atteindre ce public fragile, l’association Aïna, Enfance & Avenir a mis en place, depuis 2011, un programme mamans bébés visant à donner toutes leurs chances à ces jeunes mamans et à leurs enfants afin d'améliorer leurs conditions de vie en leur permettant d’apprendre un métier qui leur donnera les moyens d’accéder à une activité génératrice de revenus (AGR). L’objectif est de les rendre indépendantes et d’éviter le placement de leurs enfants dans des orphelinats qui ne désemplissent pas.

Ce programme avait été baptisé « Crèche solidaire » parce que pendant la formation des mamans nous prenions en charge la santé et la nutrition de leurs bébés, population fortement en danger avant 5 ans.

 

Résultats


Les liens mamans-bébés ont pu être reconstruits, la santé des enfants améliorée. La scolarisation des enfants et leur bonne santé sont devenues une priorité pour ces mamans.

A l’origine ce programme s’étendait sur 2 à 3 ans suivant le niveau des mamans, la première crèche était située en plein bidonville, proche du centre-ville d’Antananarivo à Isotry. Un an plus tard, une deuxième crèche voit le jour en zone périurbaine à Laniera.

Nous croyons en ce projet parce que beaucoup de ces jeunes mamans sont issues de ce milieu agricole. Elles ont rejoint la capitale espérant trouver un avenir meilleur qui s’est avéré le pire. Sans emploi, abandonnées par leur seule famille, elles devenaient fragiles, et la prostitution est devenue pour beaucoup d’entre elles leur seul moyen de survie.

Plus de 80% des jeunes mamans ont pu se réinsérer via un emploi ou une activité génératrice de revenus en créant notamment une micro entreprise 
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